"C’est fermé. Rentrez chez vous !", a lancé un membre du mouvement posté au point de passage de Rafah, tandis que de nombreux Palestiniens rebroussaient chemin.
Barricades métalliques et fil de fer barbelé ont été disposés du côté égyptien de la dernière brèche pratiquée dans le mur frontalier, qui permettaient aux Gazaouis d’échapper au blocus israélien de la bande de Gaza, imposé en représailles aux tirs de roquettes artisanales dans le sud de l’État juif.
Plusieurs centaines de policiers égyptiens ont été déployés le long de la frontière, a-t-on indiqué de source proche des services de sécurité.
Au sein des forces de sécurité, on assure que les Gazaouis se trouvant côté égyptien et les Égyptiens présents à Gaza seront autorisés à rentrer chez eux. Moins de 10.000 Palestiniens se trouvent encore en Égypte, a estimé une source sécuritaire égyptienne.
Un porte-parole du président Hosni Moubarak a déclaré que l’Égypte ne permettrait pas de nouvelle intrusion palestinienne dans ses frontières.
"L’Égypte n’autorisera absolument pas de répétition de ce qui s’est produit. L’Égypte a des frontières et un territoire souverain, et il est de son droit et de son devoir de les protéger", a-t-il prévenu.
Le Caire pressait le Hamas de colmater les brèches ouvertes il y a onze jours, qui ont permis à des centaines de milliers d’habitants du territoire d’aller se ravitailler du côté égyptien.
"Les vacances sont finies"
Un responsable du ministère israélien de la Défense a estimé qu’il était encore trop tôt pour savoir si l’Égypte était parvenue à interrompre les entrées dans son territoire. Dans tous les cas, a-t-il assuré, des armes continuent à entrer dans la bande de Gaza via des tunnels clandestins.
"Il y a une différence entre la mise en place de quelques clôtures devant une bande de journalistes de télévision et la réelle restauration d’une frontière fiable", a-t-il déclaré.
Le point de passage de Rafah, autrefois surveillé par l’Autorité palestinienne sous le contrôle d’observateurs européens, n’a ouvert qu’exceptionnellement depuis que le Hamas s’est emparé de la bande de Gaza, en juin.
À l’issue de négociations organisées au Caire, Mahmoud al Zahar, responsable du Hamas, a annoncé samedi que le mouvement allait rétablir progressivement le contrôle de la frontière en collaboration avec les forces égyptiennes.
Les discussions, menées par Khaled Méchaal, chef du bureau politique du mouvement, qui vit en exil à Damas, n’ont toutefois donné lieu à aucun accord formel.
Un officier égyptien posté à Rafah a confirmé aux centaines de personnes rassemblées dimanche au point de passage que Gazaouis et Égyptiens seraient autorisés à rentrer chez eux.
"Les choses se déroulent sans problème ni violence", a souligné un responsable du Hamas, selon lequel le retour à la normale prendra 48 heures.
"Les vacances sont finies. Nous sommes venus acheter des cigarettes pour les revendre, mais les portes ont été refermées sous notre nez", a déploré Mohamed al Masri, habitant de Gaza.